Aghaa
Messages : 24 Date d'inscription : 02/06/2015
| Sujet: Rapport de voyage d'Aghaa. Sam 9 Avr - 19:25 | |
| Un beau matin/soir/foutu décalage horaire, Aghaa revint au Moulin-de-Tarren, salua tout ceux qu'il croisa comme si de rien n'était, et déposé une petite liasse de feuilles sur le bureau du premier venu. - Préface:
Vous ne me croiriez pas, mais je viens seulement de me rendre compte d'un détail : ce que je prenais pour une boîte aux lettres depuis des mois, c'était en fait une « corbeille à composte ». Qui aurait cru que dans un village paumé au milieu de la jungle sur un autre plan dimensionnel, il n'y aurait pas de service postal ? Même si plus j'y pense, plus je me dit que ouais... faut pas s'attendre à grand chose de la part de foutus bureaucrates. Quoiqu'il en soit, heureusement pour vous, j'ai fait des copies de mes lettres ! Je comptais les inclure dans mes mémoires, donc bon. Je compte appeler ça « Aghaa, sa vie, sa mort, sa non-vie, sa arghhfk : les chroniques du sans-mâchoire ». Après, c'est qu'une idée pour le futur, je ne pense pas que ça soit utile de s'étendre là dessus. Aussi, la première partie inclus des passages de mon journal intime, avant de passer aux lettres vous étant réellement destinées, pour des raisons de compréhension contextuelles. Comme c'est « intime », je compte sur vous pour garder certains secrets qui y seront divulgués, bien entendu. En tant que combattant sinistre et adorablement terrible, il serait dommage que certaines facettes de ma personnalité soient divulguées au public. C'est comme si quelqu'un apprenait que, disons, le Grand Exécuteur Risend avait perdu sa main droite d'origine à l'intérieur d'un Elekk, et que celle qui la remplaçait appartenait au défunt premier coiffeur-styliste du roi Varian. Ce qui est faux, bien entendu. Enfin, je pense. Ça serait une énorme coïncidence si ce que je venais d'improviser se révélait vrai. Une énorme coïncidence hilarante. Une partie de moi espère que c'est vrai, maintenant.
Bref.
- Première page:
Cher journal, Comme tu le sais déjà, cela fait plusieurs semaines que je recherche une nouvelle alternative au lubrificateur d'articulations fournie habituellement par les apothicaires. Oui, tu le sais déjà. Oui, je le répète souvent. Non, je ne me plaint pas. Ce n'est pas se plaindre que de formuler sans exagération un problème : je te l'ai déjà dit et répéter. Si ces foutus comptables n'avaient pas déclaré mon interdiction d'accès à d'avantage de ce précieux liquide, on n'en serait pas là. Blah blah vous en avez déjà consommé plus à vous seul que toutes les troupes mobilisées en Kalimdor, blah blah. Sérieusement, c'est MA faute si je suis le seul mort-vivant donnant de l'importance au fonctionnement parfait de sa structure ? Je refuse de laisser le moindre grain de sable ou de poussière mettre en péril la mécanique parfaite de mon corps. En plus, l'énergie nécrotique m'animant est « trop différente d'une victime du Fléau normale» pour qu'ils puissent me remettre les os en place tranquillement si je les enlevait pour un nettoyage en bon et dû forme. Pas comme si j'accepterais cette méthode non plus, de toute façon. Ils seraient capable de me perdre un bout et de m'obliger à prendre un remplacement inférieur. Je te dis, c'est vraiment ce qui va mal en ce monde : toute personne ayant pour boulot d'administrer, de régler de la paperasse, ou même juste de veiller à ce qu'un paquet arrive à la bonne personne, tout ces gens, ils sont corrompus par une puissance encore plus profonde et virulente que toute forme de magie interdite. Au fond, ça m'étonnerais pas que même les saloperies anciennes dont les archéologues nous rabâchent les oreilles soient aussi des grattes-papiers.
Enfin, bref. Donc, à propos de mon projet d'alternative, figure toi que j'ai discuté avec d'anciens collègues au département « propreté à peu près » de Fossoyeuse. Bon, on a essayé plusieurs agents d'entretien classiques – si tu avais vu la tronche du gars qui a servi de cobaye, c'était hilarant – mais rien n'a bien fonctionné. Soit c'est trop faible et ça fait pas grand chose, soit c'est trop fort et... hé hé, je rit rien qu'en y repensant. Son bras était tout mou après, on a même pu lui enfoncer dans sa propre bouche (il a arrêté de gueuler au moins) jusqu'à la moitié du bras ! Après ça s'est déchiré au niveau de l'épaule et il s'est étouffé, mais bordel que c'était drôle. Rah, je m'égare encore. Donc, au final, un des gars m'a appris l'existence d'un liquide appelé les Eaux d'Utrophis, situé dans ce bordel existentiel qu'est la version chelou de l'Outreterre. Disons que le bazar sonne comme au centième du chemin entre de l'eau plate et l'eau d'un puits de lune elfique, ce qui me semble parfait. Si mes calculs sont exacts. Je te laisse vérifier la formule toi-même, journal : ON S'EN FOUT, ON ESSAYE, SI CA MARCHE PAS CA AURAIT QUAND MÊME ETE RUDEMENT DRÔLE.
Donc voilà, ça me semble être une aventure fun à faire. Faut juste que je me trouve un portail vers Draenor, maintenant.
- Deuxième page:
Cher journal, Je suis arrivé en un seul morceau en Draenor. J'ai payé un gars pour m'amener au plus près de ma destination. Autrement dit, « J'en sais rien, quelque part dans la jungle, je crois ? ». On a chevauché un machin volant à deux têtes. J'ai oublié le nom. J'ai demandé si on pouvait monter chacun sur le cou d'une tête pour voir. Il m'a dit que ça serait dangereux et que ça tuerait sûrement la bête. Je lui ai dit que ça serait drôle. Il n'a pas rit. Du coup j'ai dû m'asseoir derrière lui. C'était un Sin'dorei. Ses cheveux sentaient bon, alors je lui ai fait savoir. Misère, ce genre de gars ne sait vraiment pas prendre un compliment, il a juste fait un rire gêné et a changé le sujet. « C'est dommage d'arriver que maintenant, vous avez raté toutes les choses intéressantes » qu'il me dit. Je lui répond que ouais, non, les choses intéressantes ne font que commencer, puisque je viens d'arriver. Il n'a pas compris. Alors j'ai posé ma main sur son épaule, et je lui ai fait un grand sourire comme je sais si bien les faire. Je crois qu'il s'est fait dessus. Il a perdu le contrôle de sa monture, et on est tombés. C'est c'est comme ça que toi et moi, cher journal, nous nous retrouvons dans la jungle sans monture, sans équipement – je t'ai pas dit, le gars voulait me surtaxer pour voler avec mon armure et mon bouclier, alors j'ai fait la chose sensée : j'ai tout déposé dans une de ces banques magiques, le genre d'où tu peux ressortir les choses depuis n'importe quel endroit. Ce que je savais pas, c'est qu'il faut une autre banque magique pour faire le retrait. Tu parles d'une arnaque.
Bon, après, je vais pas me plaindre. Je suis arrivé quelque part dans la jungle, ce qui était exactement là où je voulais être. J'ai de quoi faire du feu, j'ai mon cher journal, mon épée, et, hey. Sa monture s'est peut-être barrée, mais j'ai toujours un elfe bien frai à manger, si j'ai un creux. Je vais juste éviter la partie où il s'est pissé dessus...
- Première lettre:
À tous mes amis et collègues du Bras de Lordaeron,
Cela fait une bonne semaine que l'on ne s'est pas vus. J'imagine que je dois vous manquer terriblement. N'ayez craintes, je suis toujours vivant, et en bonne santé. Je n'ai juste aucun moyen, à l'heure actuelle, de revenir auprès de vous. Figurez vous que je suis en Draenor ! Genre, la version pas désolée de l'Outreterre. Ne me demandez pas comment ni pourquoi : il s'agit là de raisons personnelles, mais, je vous garanti, hautement importantes. Quoiqu'il en soit, laissez moi vous expliquer comment se sont passés ces derniers jours pour moi. Lorsque je suis arrivé dans la jungle, j'étais seul et démuni, n'ayant avec moi que ma lame. Je vous laisse imaginer les circonstances épiques ayant menées à ma situation. Comment Aghaa, notre cher gladiatueur hors-pair, a-t-il pu perdre son armure, son bouclier, et son adorable et fidèle monture Kaathe la chèvre dont tout le monde raffole ? Imaginez le scénario le plus grandiose que vous pouvez : c'était sûrement un peu plus épique que ça. Quoiqu'il en soit, il n'y avait pas vraiment de raison de s'inquiéter malgré tout. J'avais avec moi, par chance, une grande réserve de viande, une longue branche solide, et une grosse touffe de filaments dorés idéals pour créer un balai sans égal. Autrement dit, j'étais parfaitement à l'aise.
J'ai progressé à travers la jungle, épée en main, balai au dos, et délicieux délicieux stocke de nourriture à la traîne derrière moi (l'emballage était encore plus ou moins intact, alors aucun risque que la poussière n'altère le goût). Je me suis dirigé vers le nord. Je pense. Disons que si le soleil se lève du même côté que sur Azeroth, je suis certainement allé vers le nord. Si le soleil se lève du côté dont je me souviens sur Azeroth. Il se lève bien sur ma gauche quand je regarde la poitrine de la statue de Sylvanas de Brill, non ? J'ai un trou de mémoire. Enfin, fort heureusement, sur le moment, je n'ai pas eu de trou de mémoire. Enfin, j'ai oublié que je n'avais aucun repère de base, ce qui aide grandement à avancer lorsqu'on est perdu. Pas forcément dans la bonne direction, mais hey : ce n'est pas l'Outreterre, je ne risque pas de tomber du bord, au moins. J'ai connu un gars qui a fini comme ça. C'était très drôle à voir. Ça valait grandement l'or qu'il me devait, ce filou.
Donc là il fait nuit, je me suis fait un feu, et j'écris cette lettre pour passer le temps. Je la posterais dès que je pourrais. Je vous fait une moitié de bisou à tous ! Signé Aghaa.
- Deuxième lettre:
À tous mes amis et collègues du Bras de Lordaeron,
Depuis ma dernière lettre, peu de choses se sont passées. De gros insectes dégoûtants (autant en apparence qu'en goût) m'ont attaqué pendant la nuit où la missive précédente fut écrite. Peut-être qu'ils seraient meilleurs avec assaisonnement nécessaire, mais ma réserve d'épices est restée avec le reste de mon équipement. Au delà de ça, je n'ai pas eu trop de mal à m'en occuper. J'ai essayé d'apprendre à jongler avec des fruits, aussi. Je continue ma route vers le nord (?). Demi-bisou ! Signé Aghaa.
- Troisième lettre:
À tous mes amis et collègues du Bras de Lordaeron,
Ma réserve de viande s’amenuise, mais il y a pleins d'autres trucs à tuer et manger. C'est tout l'avantage d'une jungle, je suppose. Pour rire, j'ai enfilé les vêtements de ma réserve de viande d'un gars mort que j'ai croisé. C'était sûrement un mage, parce que je me sens presque un peu plus intelligent avec cette robe ! Sans compter qu'elle me donne une silhouette à tomber. Je pense que, je suis tellement malin avec, je pourrais réciter une incantation arcanique super compliqué en rotant ! Mais je ne suis pas sûr que mon corps soit encore capable de roter, à vrai dire, et ça serait un peu grossier, alors je ne le ferais pas. Je vais l'enlever, elle sent bizarre, quand même. Mi-bisou ! Signé Aghaa.
- Quatrième lettre:
À tous mes amis et collègues du Bras de Lordaeron,
Ce matin, je suis arrivé à la sortie de la jungle, vers une vallée désolée, remplie de collines mortes et de montagnes fumantes. Juste à ce moment, où j'étais prêt à faire demi-tour, j'ai croisé un orc masqué. D'office, il m'a attaqué, mais j'ai pu me défendre assez facilement. À vrai dire, j'ai pas manié mon arme à deux mains depuis... depuis que je maniais un balai, quoi. Vu que j'ai appris à me battre en tant que gladiateur, j'ai jamais pensé à faire autrement. Enfin bref, j'ai rétamé ce gars. Plus exactement, je lui ai foutu un grand coup dans la tronche avec mon reste de viande. Ça a giclé partout, et il est tombé dans la boue. Il s'attendait sûrement à ce que je l'achève, mais j'ai pas pu m'empêcher de me foutre de sa tronche. À ma surprise, il a rit aussi. J'ai enlevé la capuche que j'avais chouré avec la robe – je l'avais gardé, parce que ça fait très théâtral, et ça protège des moustiques. Quand il a vu ma tronche, il a encore plus rit. Au final, on a bien rigolé, il m'a escorté jusqu'à son village, ma présenté à sa tribu comme le « rire sans-gueule », et globalement, tout le monde m'adore. On a fini ma viande tous ensemble dans un grand barbecue, on a discuté un peu de ma situation, et au final, on a bien rit. Misou à tous ! (c'est un demi-bisou réduit en longueur, mais pas en amour dégoulinant) Signé Aghaa.
- Cinquième lettre:
À tous mes amis et collègues du Bras de Lordaeron,
Aujourd'hui, un groupe de « botani » (rien à voir avec les chaussures) ont attaqué le village. D'après ce qu'on m'a expliqué après, c'était plus spécifiquement un botani, et son armée personnelle d'orcs possédés. Imaginez un orc croisé avec un Ancien des forêts, et l'intelligence d'une abomination : ça ressemble à peu près à ça. Donc, 'y'a une demi-douzaine de ces trucs qui attaquent le village. Sachant que les orcs possédés, c'étaient les anciens gardes du village, je vous laisse imaginer l'effectif restant. Quand un village est tellement petit et sans importance qu'il n'a même pas de nom autre que « notre village », tu sais qu'il est limite niveau défense. Heureusement pour eux, le grand et vaillant Aghaa était là. Pendant que ces horreurs avançaient, j'ai laissé ma lame dans le feux de la forge. Qui plus est, j'ai enflammé mon balai de fortune, et me suis lancé dans la mêlée avec. Bon, le shaman du village était beaucoup plus efficace pour les mettre en feu, mais soyons honnête : faire reculer un béhémoth deux fois plus grand que soi avec un ustensile ménager de fortune, c'est drôle et classe. Quand feu mon balai rendit l'âme (jeu de mot), je suis reparti chercher mon épée. Juste à temps pour intercepter le chef botani, qui allait tranquillement kidnapper les civils (pour autant que « civil » veuille dire quelque chose pour un orc). Après quelques esquives plutôt impressionnantes de sa part, un bon coup de boule et un plantage de crocs dans son épaule ont suffit à le déstabiliser suffisamment longtemps pour que je puisse lui planter dans le gras (enfin, l'écorce?) ma lame chauffée à blanc. Bon, elle s'est brisée au passage, parce que ça l'avait bien fragilisée, mais la chaleur à suffit à faire prendre feu au truc, qui était incapable de l'enlever de son bide. J'ai juste rigolé fièrement pendant que l'incendie se propageait. A posteriori, c'était peut-être pas une idée grandiose, mais bordel que c'était drôle. Et mes copains orcs ont bien rit aussi, alors au final, c'était cool. De toute façon, ils comptaient partir, vu que la moitié de leurs gardes étaient des zombies planteux, alors bon. La grande partie des gens sont donc parti pour « Corne-Brisée », où je les rejoindrais plus tard afin de rejoindre la civilisation. En attendant, quelques gars vont m'amener jusqu'aux Eaux d'Ultraphos (j'ai déjà oublié le nom exact), pour me remercier de mon aide. Misou ! Signé Aghaa.
- Dernière lettre:
À tous mes amis et collègues du Bras de Lordaeron,
J'ai récupéré l'eau. Ça a pas été difficile, au final, un commandant de la Horde a déjà zigouillé le gardien 'y'a quelques mois. Moi qui m'attendais à un combat épique, je suis déçu. Surtout que mes potes orcs m'ont donné une nouvelle arme, j'espérais pouvoir l'essayer. Bah. J'ai quand même pu affronter un gronn sur la route, qui a quand même pris quelques semaines, mais bon, c'est une autre histoire. Le temps de re-traverser Gorgrond, pour rejoindre Corne-Brisée, et je pourrais retourner tranquillement à la maison. Gros misou maveux ! (maveux veut dire baveux, je ne l'ai changé que pour l'allitération) Signé Aghaa.
Ayant déposé son rapport, il repartit aussitôt. Cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas dormi dans un lit. | |
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