[Centre de Commandement] Soeur Enmorien Ombrevue sollicite une audience

Les pans blancs et noires de l'habit sacerdotale de la prêtresse de l'Ombre Oubliée flottaient derrière celle-ci. Après quelques temps à Moulin-de-Tarren, Enmorien arrivait d'habitude à se déplacer presque sans se cogner partout. Ce jour-là, pour une raison cosmique inexplicable, la prêtresse évitait par chance tous les obstacles alors qu'elle se dirigeait d'un pas rapide vers le bureau du Grand Apothicaire.

Un sourire indéchiffrable se dessinait sur les lèvres tuméfiées de la mort-vivante. Même ceux qui la connaissaient le mieux n'auraient pu dire s'il s'agissait de la marque d'un contentement ou simplement d'une attitude concentrée face à l'adversité. En fait, Enmorien non plus ne le savait pas, car l'affaire qui l'amenait pourrait provoquer l'hostilité de ses supérieurs, mais elle se sentait le besoin impérieux d'agir.

Arrivée devant la porte du bureau, Enmorien s'arrêta, frappa à la porte et s'annonça.

-Par la Grâce de l'Ombre et de la Lumière, Sœur Enmorien Ombrevue sollicite une audience, Grand Apothicaire.

La Grande Apothicaire, qui pour une fois se trouvait bien à son bureau et non pas dans l'Apothicarium, poussa un long soupir, observant la porte encore fermée de son bureau. Une recrue venait d'y frapper, et pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agit là de la Sœur aveugle du Culte de l'Ombre Oubliée. Étranges personnages que ces prêtres. Celle-ci sollicitais, selon ses propres mots, "une audience".

Ne répondant pas tout de suite, l'apothicaire profita de se court répit pour arranger un peu son bureau, fermant les nombreux livres ouverts posés là. Puis elle s'installa dans son fauteuil, derrière le bureau, observant la porte.

"Entrez." Annonça t-elle simplement, attendant que la recrue fasse son entrée.

Enmorien ouvrit la porte et s'avança avec conviction. Elle ne se cogna nulle part bien qu'elle allât au hasard entre les meubles de la pièce, et s'arrêta devant le bureau, mais en faisant face à un empilement de livres plutôt qu'à la Grande Apothicaire.

-J'aimerais interroger Vaeric. Lança la prêtresse d'une voix rauque, et sans aucun préambule ni politesse. De la part de quelqu'un qui venait de demander une audience plutôt qu'une entrevue, l'absence de toute forme de courtoisie avait de quoi surprendre. Mais la Réprouvée poursuivit sans s'apercevoir qu'elle avait brisé les conventions sociales.

-Cet être est tourmenté, et dans son déchirement d'âme il s'est tourné vers la trahison et la plus abjecte des félonie. Une telle capacité au mal dans l'adversité me fascine, et serait grandement utile pour ma compréhension des voix cosmiques. Je souhaite donc l'interroger en profondeur avant qu'il ne soit lobotomisé. Il est évident que je lui ferai regretter d'avoir vendu les siens, tout comme je lui ferai amèrement regretter le jour de sa naissance, celui de sa mort et celui de sa renaissance.

Une expression de sadisme pure passa sur le visage de la prêtresse, qui s'orna d'un rictus de délice anticipé. Elle parvient à retrouver son calme, et c'est d'une voix apparemment sans émotion qu'elle poursuivit.

-Qui plus est, je suis persuadé que ces séances d'examen de l'âme d'un traître auront un effet bénéfique sur les troupes. Non seulement cela pourrait décourager les félons potentiels, mais en plus, l'existence d'un châtiment supérieur donnera du baume au coeur de nombre des nôtres. Si nous nous battons pour une cause dont les sentences dépassent les lois terrestres, n'est-ce pas encourageant? Sans compter bien sûr que je serais après cela plus à même de déceler la fourberie chez nos membres.

La prêtresse réajusta sa robe sacerdotale, un tic qui trahissait sa nervosité.

-Vous comprendrez donc, Grande Apothicaire, ce qui me pousse à vous demander de me confier quelques temps Vaeric le félon.

[HRP]Désolé pour le retard à la réponse. Beaucoup de boulot, week-end chargé, tout ça tout ça.[/HRP]

[HRP]Pas de soucis, ça arrive. [/HRP]

Après que la prêtresse fut entrée, l'attention de la Grande Apothicaire était posée sur elle. Craignant d'avantage pour certaines choses difficiles à obtenir ornant les étagères, que pour la recrue. Après tout, un peu plus ou un peu moins abîmée, la différence se verrait à peine.

L'Apothicaire avait laissée la prêtresse s'exprimer, observant les gestes, faisant attention à l'intonation de la voix. Sans prononcer le moindre mot. Jusqu'à ce que la Sœur eut terminée sa plaidoirie.

"Et bien... Vous montrez une réelle motivation. C'est appréciable. Cependant, il ne m'apparaît pas judicieux de vous laisser seule avec lui. Vous êtes une recrue, et lui, un traître. Je peux vous laisser faire, bien entendu mais... Je vais devoir y poser une condition."

Souriant sous son masque, l'Apothicaire laissa planer un silence, pour observer les réaction d'Enmorien, avant de reprendre.

"J'assisterais à cet entretien. Si vous acceptez cette condition, et que je juge cela suffisamment constructif, vous pourrez assister à sa lobotomie."

"Avons-nous un accord ?" Demanda la Porte-Peste alors que le silence commençait à reprendre ses droits dans la pièce.

L'Apothicaire ne quittait pas la réprouvée du regard. Tant que celle-ci restait dans son champ de vision, elle n'avait pas à craindre une éventuelle bourde de la part  de la recrue.

"Quand ? Et bien..."

La réprouvée fut interrompue dans sa phrase par l'entrée soudaine d'un nécrotraqueur, qui se confondit un moment en excuses.

"Nous avons trouvés un paquet étrange dans les champs, le Grand Exécuteur l'a fait déplacer jusqu'à la prison et demande la présence des autres gradés."

La Grande Apothicaire émet ce qui semble être un soupir, et congédie le garde d'un geste de la main.

"Vaeric va devoir attendre un peu. Mais si vous venez avec moi, nous ne seront plus très loin de lui. Ce paquet doit être vraiment étrange, pour que le Grand Exécuteur convoque ses pairs."

Et sans attendre son reste, l'Apothicaire se lève et se dirige vers la sortie. Prochaine étape, la prison.

=> Prison

Profitant de sa bonne fortune temporaire, Enmorien suivit la grande apothicaire jusque dans la prison sans trébucher ni se cogner. Quelque puissance sombre, ou le pur hasard, semblait octroyer ses bonnes grâces à la prêtresse, ce que la surprise qui attendait dans la salle de torture ne démentirait pas.

[HRP]Je te laisse rédiger en premier dans le sujet dans la prison.[/HRP]