[Caserne : Dortoir] Installation d'Enmorien

Enmorien n'a pas attendu pour s'installer dans la cellule que l'on lui avait affectée. A peine était-elle entrée dans l'ordre qu'elle se fit guidée jusque dans la caserne, traînant derrière elle une lourde malle de voyage. Sa chambre était la première en face des escaliers, aussi n'eut-elle aucun mal à rejoindre celle-ci.

La cellule numéro 4 était vide lorsqu'Enmorien entra. La prêtresse fut déçue. On l'avait mise en garde contre l'autre occupant, un ingénieur du nom de Truelle, aussi était-elle impatiente de rencontrer son cothurne.

La mort-vivante se mit à tâter les lits pour découvrir celui qui était déjà occupé. Elle choisit le lit opposé, et installa sa malle à côté. Dès qu'elle ouvrit le lourd mobilier de voyage, un petit spectre exaspéré en sortit.

-Hé, combien de temps comptais-tu me laisser moisir ? Avais-tu prévu de me faire mourir une seconde fois d'ennui?

Enmorien ignora les remarques du revenant. Elle avait adopté ce spectre, nommé Albère, un jour qu'elle passait près du Glas, et elle en prenait soin pour une raison qu'elle-même n'expliquait pas. Albère était désagréable, froid et mesquin, mais la prêtresse s'était attachée à l'ectoplasme nasillard. En silence, Enmorien défit ses affaires : quelques livres qu'elle posa au pied de son lit, une cuillère cabossée en argent, un calice de terre rehaussé d'or (et couvert de traces de sang) et trois rosaires qu'elle essaima autour du lit.

[HRP]

Ceci est une invitation à RP pour ceux qui le souhaiteraient. La porte de la cellule est ouverte, entrez et discutez un moment !

[/HRP]

Haylie rentrait pour une fois à la caserne,elle avait beau préférer cette vie à celle de noble,elle ne se sentait pas vraiment à l'aise dans cette chambre de groupe,au point qu'elle n'avait toujours pas vu ses colocataires,elle montait les escaliers,lorsqu'elle entendit quelqu'un.

-Hé, combien de temps comptais-tu me laisser moisir ? Avais-tu prévu de me faire mourir une seconde fois d'ennui?

Haussant les épaules, on pouvait lire dans son visage"Autant aller voir,ça me fera pas de mal.",elle passa la tête dans la chambre.

"Bonsoir,j'ai entendue quelqu'un qui ne voulait pas servir de casse-croûte aux vers,j'ai tort?

Elle regarda un instant la réprouvée en robe,puis remarqua le fantôme.

"C'est la gothique ou le transparent qui a parlé?

[HRP]

Une cellule?Je vis en prison ou à l'armée?

[/HRP]

Enmorien tourna son visage vers la nouvelle arrivante, dévoilant les clous qu'elle s'était enfoncés dans les orbites. Albère, lui, se glissa courageusement derrière la prêtresse en lançant un cri strident :

-Hé l'illuminée, y'a un balais-brosse avec des bras qui nous attaque ! Tue-la vite !

Mais Enmorien ignora une fois de plus la remarque du spectre et sourit à l'adresse d'Haylie.

-Ne prenez pas les interventions d'Albère en compte. Il est de bonne humeur ce soir, et ça le rend bavard.

Puis elle se leva, se cognant au passage contre la malle qu'elle vidait, et se présenta.

-Sombresoir. Je suis Enmorien Ombrevue, prêtresse de l'Ombre Oubliée, et nouvelle recrue du Bras de Lordaeron. Je suis venue pour guider les âmes vers le Salut et la Perte, et serais ravie d'apporter l'illumination à vos âmes. Êtes-vous, par hasard, l'ingénieur Truelle ?

[HRP]Enmorien est une ecclésiastique, donc elle considère sa chambre comme une cellule monastique...[/HRP]

"Un balai-brosse?C'est un original l'esprit."

Ne prenez pas les interventions d'Albère en compte. Il est de bonne humeur ce soir, et ça le rend bavard.

Elle observa le visage d'Enmorien,semblant peu convaincue de l'intérêt possible des clous.

-Sombresoir. Je suis Enmorien Ombrevue, prêtresse de l'Ombre Oubliée, et nouvelle recrue du Bras de Lordaeron. Je suis venue pour guider les âmes vers le Salut et la Perte, et serais ravie d'apporter l'illumination à vos âmes. Êtes-vous, par hasard, l'ingénieur Truelle ?

"Le Salut et la Perte...,je comprendrais jamais le charabia des religieux, mais passons,non,je ne suis pas dénommé Truelle et je ne suis pas ingénieur, je suis Haylie Cressy et je fais baver les worgens à terre avec mon arbalète.

Elle inspectait la chambre, voyant que la prêtresse s'était déjà installée.

"Vous êtes la première qui m'a vue ici,je vais très rarement dans ma piaule,...,nan,en fait,j'y suis allé deux fois en une décade,c'est dire votre chance de me voir.

-Un original? Hé fais gaffe à comment tu me parles toi. La tarée qui est devant toi me protégera et elle est sacrément forte. Enfin... J'espère.

D'un geste de la main agacé, Enmorien tenta de faire taire Albère, mais sans grand succès. Le spectre se mit à marmonner dans son coin en tournant autour de la prêtresse, mais celle-ci poursuivit sa conversation avec la chasseuse.

-Il n'y a pas de chance, ni de coïncidence. Tout est voulu par l'Ombre et la Lumière, et notre rencontre était prédestinée. Je vous salue donc, Haylie Cressy Fléau-des-Worgens-à-terre. Je suppose que vous êtes revenue à Moulin-de-Tarren pour recevoir une nouvelle mission, ou pour recharger votre carquois, non? Ou cherchez-vous autre chose, des conseils et la guidance spirituelle? Ou une vengeance personnelle?

Elle fit répéter ces mots dans sa tête une dizaine de fois,l'ectoplasme avait raison pour le coup,c'est une tarée.

"Je suis pas vraiment revenue,je traînait juste un peu en dehors de la ville,et je suis venue ici car...",elle chercha un long moment la raison de sa venue"Ah oui,j'avais envie de poser mon armure,porter une tenue plus légère,et pour une vengeance personelle...,disons que j'ai envie de tuer tout vivant en ce moment, vous pouvez pas imaginer comment je me retiens de tuer les elfes,le seul qui me donne pas cette envie,c'est l'aubergiste et sa femme."

Elle se gratta l'arrière du crâne.

"Vous êtes donc ce qu'on peut nommer une Soeur d'Arme?Même si je ne suis pas très au fait de l'Ombre Oubliée,voir que je ne sais pas ce que c'est en fait."

Le visage tuméfiée d'Enmorien s'orna d'un rictus qui aurait du être, chez un vivant, un sourire ravi.

-Désormais vous savez pourquoi vos pas vous ont guidée jusqu'ici, Haylie-Fléau-des-worgens-à-terre. Vos pulsions meurtrières, votre itinérance : tout est un prélude à l'illumination qui vous attend dans l'Ombre Oubliée. Vous êtes venue jusqu'à moi comme l'Ombre et la Lumière voulaient vous guider vers l'Ombre Oubliée.

Enmorien se redressa, et tendit ses mains. Dans sa main droite, une orbe de ténèbres pures, pas plus grosse qu'un œuf de caille, se forma. Dans la main gauche une sphère similaire, mais de lumière, s'était également formée.

-Voilà qu'elle refait le coup de la nature duale, blablabla. Pitié, j'en ai marre de l'écouter ! Commenta Albère

-L'Ombre Oubliée n'est pas le culte d'une divinité unique, ni d'un panthéon. C'est la vénération de notre véritable nature à tous : nous sommes constitués de Lumière et d'Obscurité. Reniez l'une ou l'autre et vous vous reniez vous-même. L'Ombre Oubliée est là pour permettre à chacun de libérer ses instincts les plus sombres comme ses élans les plus généreux, de faire vivre la noirceur comme l'éclat de l'âme à son apogée. L'Ombre Oubliée est le culte qui nous amène tous à faire grandir notre être au contact de nos pires désirs et de nos plus nobles sentiments.

Elle fixa la prêtresse un long moment,semblant dépassée par le discours de la réprouvée en face d'elle.

"Si...euh...vous le voulez.",on sentait une grande hésitation dans ses mots.

Elle regarda dans le couloir,la détresse dans le regard,une envie de fuir aussi.

"Et...Vous allez faire quoi dans le Bras de Lordaeron?"

La prêtresse n'avait visiblement nullement perçue la détresse d'Haylie. Au contraire, elle ne se départit pas de son rictus de satisfaction, et poursuivit la conversation comme si de rien n'était.

-Je serai la voix qui guidera les âmes vers la rédemption, un phare pour votre esprit dans votre lutte pour la suprématie de la Dame Noire. Je serai le support spirituel du Bras de Lordaeron, la lance de l'Au-Delà quand vos lames toucheront les corps de nos ennemis.


Albère se tourna vers Enmorien et ajouta, d'un ton narquois :


-Ouais, en gros comme d'habitude tu vas juste recoller des morceaux de macchabées à coup de Lumière et torturer les autres à coup d'Ombre ou je-ne-sais-pas-quoi.


[HRP]
Malheureuse et inconsciente Haylie ! Elle a mis les pieds dans la chambre n°4, qui n'est pas surnommée "l'asile" pour rien !
[/HRP]

Elle passa son regard vers le fantôme

"Merci de la traduction",un instant passa avant qu'elle ne dise autre chose"Ça fait mal comment vos soins de lumière?"

[HRP]
Honnêtement,j'attends l'arrivée de quelqu'un,rien que pour pouvoir discuter avec une troisième personne(et car je suis à court de trucs à dire )
[/HRP]

[HRP]
J'attrape Truelle dès que possible et je vous l'envoie.
[/HRP]

Le rictus d'Enmorien devint soudain plus marqué et d'autant plus affreux.

-Comme cela.

Et la prêtresse d'ouvrir sa main gauche et de déchaîner les pouvoirs de la Lumière sur la pauvre Haylie. Une lumière aveuglante envahit la chambre et une douleur fulgurante parcourut la chasseuse.

-Sentez la puissance de la Lumière vous guérir et repentissez-vous !

[HRP]
Là, entre les cris et la lumière, Truelle ne peut plus nous louper !
[/HRP]

Et alors que la prêtresse invoquait la Lumière, Haylie regagna ses sens,l'odeur de putréfaction,le goût d'une chair en décomposition,le froid de sa peau,et alors que cette souffrance sensorielle était proche de l'insupportable,la douleur l'envahit,une douleur qu'Haylie n'aurait jamais pu imaginer.

"AAAAAAAAAAAAAAAAAH!CETTE DOULEUR!ARRÊTES ÇA ESPECE DE TAREE!C'EST INSUPPORTABLE!,cria-t-elle,tombant à terre.

Comme à son habitude l'ingénieur Truelle se baladait au sein de la caserne en ayant pour prétexte de chercher sa chambre, mais bon c'est ce que tout le monde semblait penser alors que bien évidemment ses desseins étaient bien plus grand, même si en réalité il ne savait pas du tout où était sa chambre.
Alors qu'il flemmardait dans un couloir, Truelle entendit un bruit et plus précisément un cri provenant de l'une des chambres.
Tout excité l'ingénieur décida d'aller y jeter un coup d'oeil.
Une fois arrivé près de la porte en question il ne montra à l'ouverture de la porte que sa tête et d'un sourire demanda:

"Quelqu'un vient-il de mourir ici ?"

Un instant, Enmorien eut l'impression de sentir un gobelin sortir d'on ne savait où, mais ce n'était en définitive qu'une illusion qui ne l'interrompit pas.

En revanche l'apparition de Truelle à la porte stoppa l'ardeur que mettait Enmorien à montrer l'étendue des pouvoirs de la Lumière à Haylie. Refermant sa main, la prêtresse cessa toute manipulation magique et s'adressa au nouvel arrivant.

-Mourir? Non, au contraire, l'âme d'Haylie Fléau-des-Worgens-à-Terre a reçu les dons de la Lumière pour renaître et a purgé par la souffrance les tourments de son âme. L'Ombre la protège et la Lumière la purifie, comment Haylie pourrait-elle mourir avec telle assistance? J'espère qu'elle a apprécié la leçon donnée par les pouvoirs divins.

Enmorien partit soudain d'un grand rire, teinté à la fois de sadisme et de satisfaction.

-Mais peut-être vous-même cherchez-vous cette illumination? Êtes-vous venu guidé par l'Ombre et la Lumière jusqu'en ces lieux?

L'ingénieur Truelle, après quelques instants se décida alors à entrer dans la chambre et ce ne fut qu'avec déception lorsqu'il remarqua qu'il ne s'agissait que de deux mort-vivants en train de jouer à un jeu dont il n'en avait que faire. L'une des réprouvés qui s'amusait avec de la lumière s'adressa à lui.

-Mourir? Non, au contraire, l'âme d'Haylie Fléau-des-Worgens-à-Terre a reçu les dons de la Lumière pour renaître et a purgé par la souffrance les tourments de son âme. L'Ombre la protège et la Lumière la purifie, comment Haylie pourrait-elle mourir avec telle assistance? J'espère qu'elle a apprécié la leçon donnée par les pouvoirs divins.

Pendant qu'elle parlait, Truelle observait chaque coin de la pièce dans laquelle il se trouvait, se demandant pourquoi elle lui semblait familière...

-Bouarf, de toute façon, l'âme c'est qu'un concept... Et puis vous savez que ce soit l'ombre ou la lumière, pour moi ce qui importe c'est le goût de la mort.

La réprouvé se mit alors à s'esclaffer.

-Mais peut-être vous-même cherchez-vous cette illumination? Êtes-vous venu guidé par l'Ombre et la Lumière jusqu'en ces lieux?

Mh ? Pas vraiment, en réalité je cherche plutôt ma chambre, donc si vous pouvez m'aider à la trouver, ça serait fort aimable !

Se relevant,avec grande peine,elle marchait jusqu'à se tenir à côté du réprouvé,semblant sur le point de s'écrouler à tout instant.

Mh ? Pas vraiment, en réalité je cherche plutôt ma chambre, donc si vous pouvez m'aider à la trouver, ça serait fort aimable !

"Vous...vous êtes Truelle?Dans...ce cas,un seul conseil...Tirez-vous...de suite,cette folle...dort ici...ET ELLE A FAILLI ME TUER!

Elle s'écroula sur le réprouvé,la photothérapie l'avait beaucoup affectée visiblement.

Enmorien partit d'un grand rire apparemment sans raison.

-Si vous êtes Truelle, et que vous cherchez votre chambre, alors c'est véritablement l'Ombre et la Lumière qui vous ont guidé jusqu'à moi ! Car apparemment nous allons partager cette cellule désormais, bien que probablement vous n'y demeurez guère longtemps. Mais je serai là pour guider votre âme vers la Perte et le Salut. Je suis enchantée de vous rencontrer.

C'est à ce moment qu'Albère le spectre sortit de derrière la prêtresse et s'adressa à l'ingénieur.

-Barrez-vous vite, pauvre fou ! J'avais bien prévenu le balai à brosse, mais elle a tenu à parler à l'autre tarée, et regardez son état ! Si vous êtes sensé vous fuirez aussi loin que possible. Sinon, elle risque de vous sortir tout le cantique de l'Ombre Oublié à l'envers !

Truelle observa d'un air méprisant les deux hurluberlues dont notamment l'une d'elles qui s'était écroulé sur le pauvre ingénieur, heureusement il put éviter l'impact et laissa tomber à terre la réprouvé. La seconde réprouvé, celle qui ne cessait de jacter, lui adressa quelques paroles en sa direction mais l'ingénieur n'y prêta guère attention.
Il continua d'inspecter la chambre de fond en comble lorsque son regard tomba sur un petit être fantomatique, ses orbites s'écarquillèrent en grand puis d'un pas furtif passa à côté de la folle prêtresse et s'agenouilla en face du spectre puis d'un large sourire dévoilant les quelques dents pourries qui lui restait et lui demanda:

-Qui es-tu, et surtout comment es-tu mort ?

La plupart des personnes s'indignaient, enrageaient ou se révoltaient lorsque l'on les ignorait. Pas Enmorien. Non qu'elle fut insensible aux blessures d'amour-propre, mais elle ne se rendait jamais compte que l'on occultait ses propos. En cela, la cécité jouait un grand rôle, mais pas seulement. La folie exaltée qui habitait la prêtresse la persuadait que personne ne pouvait simplement ignorer le verbe sacré qu'elle prononçait.

Aussi, lorsque Truelle se dirigea sans une remarque vers Albère, la prêtresse ne s'en formalisa nullement et resta impassible. Le spectre, lui, réagit comme si Anduin Wrynn avait essayé de l'approcher pour lui expliquer sa vision des relations entre les êtres vivants dans la Lumière.

-Au secours ! Un autre psychopathe qui va vouloir faire des expériences sur moi ! Il en veut à mon corps d'athlète, j'en suis sûr. La tarée, protège-moi.

Alors qu'Albère se précipita à travers le tissu sous la robe d'Enmorien, la prêtresse répondit de sa voix rocailleuse au spectre.

-Tu n'as plus de corps, il a été dévoré par les vers ! Cesse de faire l'enfant et réponds à l'ingénieur ou il t'en cuira.

Avec un méfiance et une réticence évidentes, Albère sortit de sous les jupes de sa protectrice mais se tint aussi loin de Truelle que possible.

-Ouais, bah mon nom c'est Albère. J'étais un pur beau gosse quand j'étais vivant, le genre de Dieu que toutes les filles s'arrachaient, tu vois le genre. Puis paf ! Le fléau débarque, je meurs, je suis réanimé dans ce corps... Enfin, cet ectoplasme aussi magnifique que le corps musclé d'un Draenei haltérophile. Après, la manière dont je suis mort... Hum... Bah c'était le fléau, tout ça, la guerre, donc je me suis dit : allez, faut en profiter. Du coup, j'ai grimpé le long de la tour du seigneur local, là où le vieux cachait son joli brin de fille. Mais bon, ça ne s'est pas tout à fait passé comme je le voulais, et la grognasse m'a éjecté du haut de la tour. Ce ne fut pas une très bonne chute, en fait.